Article paru dans le journal "LE QUOTIDIEN" du 06 septembre 2008 (page 5)
Région Analanjirofo
Une métamorphose inquiétante
Par Rivonala RAZAFISON
Plus d’un voyageur aurait bien pu remarquer le slogan publicitaire “Le plaisir de l’est” inscrit sur un écriteau au bord de la Rn5 menant à Fenoarivo Atsinanana. Plus d’un visiteur d’Analanjirofo aussi aurait bien pu constater que le paysage subit une métamorphose inquiétante. Analanjirofo, lire “dans les forêts des girofliers”, ne sera plus tel mais deviendra “dans les forêts d’on ne saurait pas quoi”, lancent des observateurs avertis. En effet, les girofliers peuplant les flancs des collines ne sont plus que des arbrisseaux de couleur blanchâtre, bons pour le feu. Les derniers passages cycloniques dans la région ont laissé des séquelles graves pour l’agriculture. Certes, Analanjirofo est l’une des zones géographiques souvent exposées aux aléas climatiques de plus en plus violents et ravageurs. Du coup, la région est dotée d’un système agraire vulnérable aux variabilités climatiques, tantôt sévères, tantôt plus clémentes. Or, la région mise sur 7 filières porteuses pour son développement: riziculture, plantation de girofle, plantation de vanille, élevage, pêche, litchi et écotourisme.
Les acteurs, en amont comme en aval, de ces filières ont bien conscience que tout n’est plus comme avant. Les changements climatiques hypothèquent l’avenir commun sans la prise des mesures opportunes.
La tenue de l’atelier régional organisée par l’équipe du projet Adaptation aux changements climatiques en Afrique Madagascar, dans la journée de mercredi 27 août dernier à Fenoarivo Atsinanana, s’inscrit dans ce sens, Analanjirofo étant une des quatre zones d’intervention dans toute l’île. Les réalités actuelles poussent aux échanges d’idées, au partage de connaissances et compétences. De fait, le projet entend produire des notions nouvelles à partir des bases réelles collectées à travers des groupes de réflexion au niveau local, régional et national. Par la suite, les notions nouvelles, une fois validées, seront mises au service du monde agricole malgache de façon à ce qu’il puisse s’adapter de manière convenable aux changements climatiques à venir. Car les mutations que nous sommes en train de vivre ont tendance à évoluer continuellement. Pour revenir à l’atelier de Fenoarivo Atsinanana, les participants ont mis l’accent sur la nécessité de multiplier les
échanges d’idées entre les différents responsables et acteurs. Il en va ainsi du développement régional. Dans son discours de clôture ce mercredi 27 août, le directeur de développement régional Nivoary Rafanomezantsoa n’a pas manqué de souligner la quiétude de ceux qui se sont bien préparés en présence du danger éminent.